Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/28

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fice, les grands escaliers, les monstres gardiens, le sanctuaire, là haut, dans les arbres fleuris et le mont et la plaine. Et par dessus tout est monté, venant dé l’horizon, le crissement des cigales.

Dirai-je qu’en ces instants mon âme tranquille est envahie d’une joie absolue ? En un tel cadre lointain et perdu, je distingue, par delà le lac, le feu de mon campement. Je suis là pour demander et trouver, s’il se peut, leur secret aux choses et le dire. Alors, ravi par mon enthousiasme, voyageur qui passe où ceux de son pays ne vont pas, ne dois-je pas, pour tâcher de garder la trace des heures généreuses, demander à toutes mes facultés un maximum d’efforts ? Ainsi, au cours du voyage, rencontrant un arroyo sans pont, je.fais un paquet de mes vêtements, et remplaçant la marche par la nage, je tâche d’atteindre l’autre rive»


IV

16 juin.

Assis en haut du grand escalier, j’ai vu partir une foule de femmes laotiennes. Elles étaient venues