Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/35

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illent dans l’ombre verte. Afin d’éviter un petit détour, un pas de plus, on détruit en une journée ce lent et miraculeux travail, une sérénité séculaire et la paix, la grande, l’ineffable paix.


VI

19 juin.

Au pied du mont, des villages sont cachés dans des nids de bambous épineux. Des abatis touffus les entourent et rendent les entrées invisibles, par peur du tigre. Aux portes, de petits autels avec des fleurs sèches et du riz propitiatoire, par crainte des génies. Et l’on pénètre ensuite, sous une voûte de bananiers.

Tout d’abord, ce sont des hurlements de chiens qu’effare le casque blanc et des fuites de petits enfants nus. Et puis les mauvaises odeurs de peaux de buffles séchant au soleil sous des essaims de mouches aux couleurs métalliques. Enfin, le pittoresque et l’exotique apparaissent.