Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/36

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Çà et là sous des goyaviers aux troncs tourmentés, parmi les élancements frêles des aréquiers, l’empanachement des bambous ou à l’ombre d’un banian séculaire, les cases se groupent, tournées à tous les points cardinaux et ouvrant à tous les vents. Elles sont construites sur des pilotis à hauteur d’homme recouvertes de chaume et fermées de panneaux en bambou tressé. Devant, sous de jeunes arbres ou sur l’avancée du plancher, des jarres conservent l’eau. Souvent ces jarres qu’accompagne le panier à riz ou une nasse effilée forment, dans l’ombre que tache du soleil, des ensembles harmonieux. Les moindres choses, en certains lieux, s’éclairent ou se groupent de telle façon que l’ensemble de leurs volumes ou des taches claires et sombres qu’ils provoquent est d’une harmonie parfaite.

On voit sous les cases des bâts de rotin, des mangeoires faites d’un bambou fendu, des cotonnades qui sèchent en sortant de la teinture, des paniers ronds, vernis, servant à puiser l’eau.

Des femmes tissaient. L’une d’elles portait une fleur de champa sur l’oreille et des grains de métal au poignet. Ses beaux seins drus s’épan