Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/66

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ce temple considérable, aucune fenêtre n’ouvre sur l’immensité. Je dis aucune, car en quelque endroit, deux baies étroites, rectangulaires, closes dé cinq colonnettes de pierre, furent bien percées, mais couchées sous les chéneaux et hors de portée.

Ainsi, ce temple, édifié sur une des cimes les plus hautes de tout un massif montagneux ; ce sanctuaire qui, tel un bastion, un observatoire, un flambeau, domine au Nord le Siam ; au Sud le Cambodge jusqu’aux monts Koulen, près d’Angkor ; à l’Est et à l’Ouest, les montagnes environnantes, qui avancent comme des jonques énormes dans l’eau verte des jungles ; ce temple dominateur vers lequel se levaient les fronts de milliers d’êtres, dresse de tous les côtés des murs aveugles.

« Escaladons les rocs, — durent dire les constructeurs, — et ne baissons plus nos yeux. En bas, tout n’est que poussière. Demeurons en plein ciel avec nos pensées et nos prières. Glorifions les dieux, nos regards posés sur leurs images. Et Vers nous, monteront comme vers eux, l’adoration des hommes et l’encens des autels ».

Alors, en cet asile altier du recueillement, de la