Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/67

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prière et des mortifications, seulement surpassé des oiseaux, battu des pluies et des tempêtes et duquel l’austérité âpre et morne se dégage encore, — les architectes ouvrirent uniquement sur des cours intérieures les fenêtres, les galeries et les colonnades. Et malgré la hauteur, la logique, la beauté, sachant bien qu’à leurs pieds s’étendaient un pays d’émeraude et un grandiose horizon, les mille anachorètes et les femmes sacrées de Prah Vihear sentaient mieux peser sur leurs cœurs la main de leur dieu, et le froid des pierres sur leurs fronts.


Prah Vihear. — Fronton Est de la première porte monumentale (ouverture de la porte 1 m. 30.)
Prah Vihear. — Fronton Est de la première porte monumentale (ouverture de la porte 1 m. 30.)


XIV

Nuit du 2 au 3 août.

Il est nuit. Jamais mes nuits à Angkor, près des faces de Brahma souriant sous la lune, au petit Prah-Khan où rôdent les panthères, n’ont eu ce calme de sépulcre. Pas d’étoile au ciel et le vent est tombé.

Au coucher du soleil, dans les brumes, venant d’en bas, répercutés par les échos des montagnes, des barrissements d’éléphants sauvages sont montés