Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/81

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sacrés aux bords imprécis ; le puits où des bonzes, leurs robes jaunes étendues sur l’herbe, s’ablutionnaient d’eau claire qui semblait violette. Des bœufs passèrent. Et au-dessus de tout cela, au centre de l’immense ligne horizontale des galeries de la première assise, au-dessus des palmiers immobiles, de l’ombre montante, l’hallucinant massif et ses cinq tours coniques — couverts de soleil.

Aucune ombre ne soulignait les pierres en saillie, les mille Nagas des tympans, les scènes fabuleuses des frontons. Les antéfixes des tours en pierres plus claires, brillaient comme des topazes. Les profils ronds des grandes fleurs de lotus terminales s’inscrivaient dans le ciel avec une douceur incomparable. Et le ciel ardent, semblant tout proche, s’y appuyait doucement. Dans l’air, un parfum de fruit flottait.

J’ai voulu me trouver au sanctuaire pour les derniers éclats du couchant. J’ai couru. Mais quand je fus dans la cour du premier étage, parmi les colonnes de la noble galerie cruciale dont L’antique vermillon mêlé au vert des mousses, monte s’éteindre dans la nuit des voûtes ; lorsque l’eau figée des quatre bassins reflétant les assises