Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’épaisseur sont gravées d’enroulements de tiges ou de rosaces contenant des divinités ou des héros. Leur pluralité, leur disposition forment des scènes légendaires. On peut évaluer à trois cents les enroulements de chaque ébrasement. On compte plus de deux cents portes. On voit où une multiplication nous entraînerait.

Plus de huit cents colonnes forment les colonnades. Chacune d’elles figure sur les quatre faces, à sa base, soit un Civa priant, soit un ensemble décoratif. Les toitures — elles s’étendent certainement sur plus de trois kilomètres, — sont toutes côtelées, et chaque côte est un petit Naga, dont les épanouissements successifs forment un chéneau. Sur le sommet de ces toitures courait une crête formée de niches animées chacune d’un ascète en prière.

Sur les bandes des soubassements hautes de trois six et neuf mètres, des motifs en écusson et des pétales de lotus sont sculptés. On s’approche : au centre de chacune d’elles, un Garouda [1]. A cinquante mètres de hauteur, on voit, à la lorgnette,

  1. Garouda : monstre ailé à tête d’oiseau, à pattes de tigre, monture de Vishnou.