Page:Groslier - À l’ombre d’Angkor, 1916.djvu/97

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plutôt d’épouvante. Et comparons nos enfants n’aspirant qu’à l’utilisation des machines, aux jeunes Khmers aspirant aux sourires des Dieux.

Car la culture intellectuelle va de pair avec la culture artistique. Elle est en somme l’aliment de cette dernière. Les milliers de sculptures des temples, quelle que soit leur valeur d’exécution, représentent des scènes légendaires. Si nous demandions actuellement à nos ouvriers des campagnes, de représenter sur nos monuments des fragments de notre mythologie ou de notre histoire, ne seraient-ils pas bien embarrassés ? Le raffinement et la culture des masses européennes sont à peu près nuls et les milieux où elles vivent sont autant dépourvus d’art que les milieux khmers anciens en étaient débordants.

Leurs connaissances astronomiques étaient avancées, leur sens de l’orientation impeccable. On comptait plus de trois cents hôpitaux sur un pays dont la superficie est le cinquième de celle de la France. Les bas-reliefs nous montrent la profondeur de l’esprit de famille par la place qu’ils donnent à l’enfant et à l’épouse. Rien n’est plus paisible, prospère, heureux, que les scènes publiques,