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Page:Groulx - L'appel de la race, 1923.djvu/54

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L’APPEL DE LA RACE

française d’Ottawa. Mais au bout de trois semaines, ie collégien têtu déclarait si opiniâtrement la grève de l’étude et du thème, qu’il fallait le renvoyer au Loyola College.

Vrai coup de théâtre, mais non le premier, dans la maison de la rue Wilbrod. Fort attristé de l’indiscipline de William, Lantagnac l’était bien davantage de la conduite de Maud en cette affaire. Les plus graves indices lui donnaient lieu de soupçonner une conspiration entre la mère et le fils. Que se passait-il en l’âme de Maud Fletcher depuis quelque temps ? Son changement d’attitude se faisait indéniable. Comment Lantagnac ne se fut-il pas rappelé fréquemment, par exemple, cette scène malheureuse du dernier soir des vacances ? La famille était rentrée, ce jour-même, à la maison de la rue Wilbrod. La classe de français allait tout juste commencer. Le professeur venait de prendre place à son fauteuil. Ce soir-là, le dernier avant le départ de ses deux fils, il s’était promis d’apporter à sa tâche plus d’âme que jamais, plus d’amour persuasif, pour que l’élan pris en vacances se continuât. Tout à coup Maud qui se trouvait dans le cercle, affecta de se lever avec vivacité ; à la hâte elle ramassa son tricot, ses ciseaux, ses pelotons de laine et de fil et s’en fut au plus profond du salon, travailler seule. Au cœur de tous, ce fut un choc douloureux, le commencement d’un drame. Des regards s’échangèrent entre les enfants : de surprise gênée entre Wolfred et Virginia, d’intelligence à