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premier volume 1878-1915

canadien ; et, par là, éveille, pour sa part, le sentiment national. Fondée à Québec, la Société du Parler français a pour principaux animateurs, l’abbé Stanislas Lortie, l’action faite homme, assisté d’un avocat lettré, Adjutor Rivard. Très tôt je deviens un abonné du Bulletin de la Société. La direction du Bulletin ne se livre pas à la seule étude de la langue ; on aborde la critique littéraire et autres sujets plus graves. On prépare un glossaire. Et pour le besoin d’une large enquête sur la langue, on forme un peu partout des Cercles du Parler français. J’en fonde un à Valleyfield, ce qui me vaut l’invitation à présenter un mémoire sur mon Cercle, lors de la séance publique de la Société, à Québec, le 22 janvier 1911 (voir ce Mémoire dans le 9e volume du Bulletin : 346-354). Petit discours qui aura deux suites : l’une heureuse, l’autre, que je puis dire malheureuse. Suite heureuse d’abord qui me viendra, ce même soir, sous la forme d’un réveillon, en compagnie des officiels du Parler français : l’abbé Stanislas Lortie, Adjutor Rivard, Mgr Eugène Roy, futur archevêque de Québec, son frère l’abbé Camille, M. Thomas Chapais. Jamais le petit professeur de Valleyfield ne s’était vu en si imposante compagnie.

Thomas Chapais

Je suis heureux surtout de rencontrer M. Chapais. Je ne connais l’homme que par ses notes d’Histoire canadienne publiées dans La Presse de Montréal, sous le pseudonyme d’Ignotus, et surtout par son Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France. Ce