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374) ; un troisième d’Henri d’Arles (Ibid. : 499-508). Articles très élogieux qui indiquent, encore une fois, dans le pauvre état de notre historiographie, le succès que pouvaient obtenir ces révélations sommaires de notre passé. Lendemains de conquête suivra en 1920 La Naissance d’une Race et ne connaît qu’une seule édition, bientôt épuisée. On pourra lire, sur cet autre volume d’histoire, un article de M. Antonio Perrault, dans L’Action française (IV : 304-316). En 1921, ce sera le tour de Vers l’émancipation, suite à Lendemains de conquête. L’Action française (V : 319) en annonce la mise en vente pour la fin de mai. Lire, si l’on veut, dans L’Action française (V : 682-685), un compte rendu de Léo-Paul Desrosiers. En 1920, paraît aussi Chez nos ancêtres, brochurette d’histoire admirative. Je m’en explique dans un bout de préface : c’était le texte à peine remanié d’une conférence prononcée au Monument National de Montréal, le 8 mai 1919, sous les auspices de « L’Action française », M. Édouard Montpetit faisant office d’allocutionniste et le Dr Louis de Lotbinière-Harwood, celui de président. L’idée de cette conférence — résidu de notes ramassées pendant la préparation de La Naissance d’une Race — m’est venue, ainsi que je le dis, au cours d’un voyage à Boston. Dans l’esprit de quelques chefs franco-américains, je découvre alors une singulière tendance : tendance croissante à se rattacher à leurs ancêtres de France, plutôt qu’à ceux du Canada, sous prétexte d’un appauvrissement de la race pendant son séjour au-dessus de la 45e. État d’esprit qui me paraît inquiétant et de nature à se généraliser parmi tous nos compatriotes de la diaspora, à mesure que s’atténuera immanquablement le souvenir de la vieille province, pays de l’immédiate origine. « Si nos ancêtres immédiats, écrivais-je, cessent de nous être communs, c’est un lien, un degré de parenté qui s’évanouit entre les groupes de race française en Amérique. » J’entrepris donc de brosser une sorte de portrait moral des premières générations des ancêtres, en vue de démontrer qu’en son passage au Canada et pendant les cent cinquante premières années de son histoire, « le type français n’a ni déchu, ni dérogé ». Cette petite étude, pourtant superficielle, connut un succès presque extraordinaire. En quinze jours, 2,500 exem-