Pour l’Action française de M. l’abbé Groulx [ainsi que La Fierté du R. P. Louis Lalande] ont déjà été enlevés, bien que l’œuvre vienne à peine de paraître et ait été peu annoncée encore.
Je ne me rappelle pas davantage à combien d’exemplaires fut tirée la brochurette Méditation patriotique, article écrit pour Le Devoir (24 juin 1920), jour où l’on allait dévoiler, au Parc La Fontaine, le monument Dollard. J’écris cet article sous le poids d’un deuil cruel. Mon frère aîné, Albert, mon unique frère du nom de Groulx, vient précisément de nous être enlevé par une mort subite. J’avais promis ma copie au journal qui y comptait. Je ne crus pas la lui pouvoir refuser. Mon frère reposait dans le salon, en son cercueil. Je m’arrachai à la maison de mes parents, je m’en souviens, pour aller m’installer près du chemin du coteau de la Terre jaune, sur la « terre du bois » et, seul avec mon chagrin et ma solitude, j’écrivis sur mes genoux, assis dans l’herbe. Serait-ce cette circonstance qui aurait donné à ces pages l’accent pathétique que je leur retrouve après trente-quatre ans ? Dans L’Action française (IV : 463-464), mon ami, Antonio Perrault, consacra deux pages de réclame à la brochurette. Il eût voulu qu’on la mît « sous les yeux des étudiants universitaires et des élèves de nos collèges. Nulle part, affirmait-il, ils ne trouveront plus clairement indiqué le but assigné à leurs activités prochaines. Ces guides de demain y puiseront des idées nettes sur notre passé et le vouloir d’y demeurer fidèles. » Perrault m’avait écrit dès le 24 juin au soir :
J’achève la lecture du si bel article que vous avez publié aujourd’hui dans Le Devoir. Je tiens à vous dire tout de suite la secousse que cette page a donnée à mon esprit et l’émotion qu’elle m’a mise au cœur.
Selon une confidence du même ami Perrault, ce serait cet article du Devoir qui m’aurait valu l’amitié d’Olivar Asselin.
Je me trouve mieux renseigné sur le sort d’une autre brochure de la même époque : Si Dollard revenait…, conférence prononcée au