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mes mémoires

possédait admirablement les Écritures, les Pères, la plupart des grands ouvrages de spiritualité. Une mémoire merveilleuse lui permettait de tout citer avec une rare fidélité et à la page longue. Surtout, en cette parole, se livrait une âme de prêtre, âme chaude, élevée, je pourrais même dire, une âme de saint. Pour moi, l’abbé Lecoq suppléa à tout. Sans cette influence qui fut profonde en ma vie, je ne sais ce que j’aurais rapporté de mes deux séjours au Séminaire sulpicien. Par bonheur, la Providence mit alors sur mon chemin, une autre influence que l’on connaît : l’influence de l’abbé H. Perreyve, qui me passionne par son admirable esprit sacerdotal. Lors de mon deuxième séjour au Grand Séminaire de Montréal, je l’ai déjà dit, je prononce, devant l’Académie du Séminaire, une conférence sur Perreyve qui me paraît produire, sur mes jeunes confrères, une impression profonde. Je crois avoir retrouvé, ce soir-là, la facilité de parole que j’avais fini par récupérer au collège, mais que les fatigues épuisantes du professorat, puis des maux de gorge paralysaient plus qu’à demi.