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mes mémoires

marquent ou soulignent le rôle de L’Action française dans le mouvement des idées. La revue, on se plaît à le dire, et très tôt, n’a pas trompé les espérances fondées sur elle. Un religieux de Saint-Hyacinthe nous écrit, par exemple, en avril 1921 :

En réalité vous nous donnez encore plus que vous ne nous aviez promis, sinon par la quantité, au moins par la qualité et la variété. Vraiment, c’est un régal pour l’esprit que la lecture de L’Action française… Je n’ai pas plutôt fini la lecture d’un numéro que je soupire après l’autre (V : 256).

Vers le même temps, un groupe de jeunes compatriotes — dix étudiants à Fribourg, Suisse — nous envoient ce salut :

Courage…, nous serons bientôt avec vous en première ligne, forts et pleins de zèle pour la cause. En attendant nous racontons à nos camarades suisses ou français, les meilleures pages de notre histoire… Ils nous croyaient anglicisés… Continuez… Et si plus tard on fait de pareils compliments à de jeunes Canadiens, ils pourront répondre : « C’est grâce à L’Action française que nous avons gardé notre langue » (Ibid.)

En 1923, « l’un des plus brillants parmi nos jeunes journalistes » va jusqu’à faire de la petite Action française, « la première revue française du continent ». Un de nos amis de Ford City, le docteur Saint-Pierre, voudrait donner à tous ce mot d’ordre : « Répandons partout et toujours L’Action française » (IX : 191-192, 383). De jeunes étudiants de Québec, de leur camp Laval de Seaside, N.-B., envoient collectivement leur hommage à la « vaillante revue » (X : 189). En 1924, à l’occasion du jour de l’an, un archevêque de l’Ouest ajoute « une bénédiction du cœur pour le vaillant champion des causes patriotiques ». Un professeur d’université veut bien nous dire que L’Action française est « la revue de la fierté nationale ». Un collégien nous remercie « des clartés et des stimulants que L’Action française fournit à la jeunesse » (XI : 56). Des éloges de même espèce, rien de plus facile que d’en glaner en presque tous les numéros de la revue, à la rubrique « La vie de l’Action française » de Jacques Brassier. Il en vient même, ai-je dit, de l’étranger, de France, de Suisse. La Gazette de Lausanne qui, en 1924, publie une ving-