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mes mémoires

payé le luxe d’assez considérables personnages : l’abbé Philippe Perrier, Mgr Arthur Béliveau, archevêque de Saint-Boniface, le sénateur Belcourt, Aimé Geoffrion, le Docteur de Lotbinière-Harwood. Le Père Louis Lalande nous entretient de la « Race supérieure » ; Léon Lorrain, de la « Valeur économique du français » ; Antonio Perrault, de la « Défense des lois françaises » ; pour ma part, j’ai pris pour sujet : « Chez nos ancêtres ». L’allocutionniste, pour cette fois, est Édouard Montpetit. Toutes ces conférences sont publiées en brochures et vendues à des milliers d’exemplaires. Un chroniqueur écrit dans la revue, et c’est à propos de ces conférences : « Vous savez quel éclat prend la série du Monument National… nous ne pouvons que signaler le succès continu de nos conférences… »

L’année suivante, soit en 1919-1920, nous organisons une autre série de conférences, mais cette fois, nous nous rabattons sur la salle de la Bibliothèque Saint-Sulpice. Moins vaste que le Monument National, elle se prête mieux au genre académique. Au surplus, à proximité de l’Université qui a encore son siège à la rue Saint-Denis, coin de la rue Sainte-Catherine, la salle Saint-Sulpice est devenue l’un des foyers de la vie intellectuelle à Montréal. Puis, l’année 1919-1920 marque une date importante. L’Université montréalaise, enfin détachée de l’Université Laval, vient de conquérir son indépendance. Le problème universitaire est à l’ordre du jour. L’Action française sait trop le rôle de l’enseignement supérieur dans la vie de la nation pour ne pas saisir le problème au vol. Elle fera de lui, en somme, le sujet de cette deuxième série de conférences. En novembre 1919, Mgr Georges Gauthier, recteur de la nouvelle université, inaugure la saison avec « La mission de l’université », conférence précédée et suivie de deux allocutions, l’une de l’abbé Philippe Perrier, l’autre d’Athanase David. Édouard Montpetit suit avec « La caravane