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Page:Groulx - Mes mémoires tome II, 1971.djvu/92

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mes mémoires

S’il vous arrivait de rencontrer l’auteur de L’Appel de la Race, auriez-vous l’obligeance de lui dire, de ma part, que, si par malheur, l’auteur en question n’a pas plu tout à fait à ce Français de McGill, il aura au moins réussi à réchauffer les cœurs endoloris de ceux qui souffrent terriblement aux avant-postes, pour tâcher de conserver nos traditions françaises, notre langue maternelle, nos coutumes ancestrales, et par conséquent, notre foi catholique, que malheureusement un trop grand nombre de Français de France sont les premiers à abandonner, ne voyant de salut et de profit que dans l’anglicisation.

Du Collège d’Edmonton, l’on adressait à Alonié de Lestres, un petit poème reproduit par L’Action française (IX : 120), et que l’on nous dit « d’une très jolie facture et d’une note vraiment émouvante ».

Une Française du Canada, qui n’a pas goûté la critique de M. du Roure, tient à me le faire savoir :

J’ai été conquise par votre très beau livre et veux tout simplement vous assurer que tous les Français du Canada ne jugent pas de même manière.

Parmi tous ces articles, il en est quelques-uns qu’il faut mettre à part, parce que venant de plumes plus autorisées. Dans Comœdia de Paris, 2 mars 1923, J. d’Orliac juge ainsi le roman :

Il atteint, sans en prétendre, par sa seule sincérité, à la valeur d’un symbole… L’Appel de la Race est un bon et beau livre bien construit et bien écrit.

Dans le Correspondant du 25 mars 1923, Henri de Noussanne avait dit, de L’Appel de la Race, au cours d’un long article sur « La survie de la langue et de la pensée française au Canada » :

Un ouvrage récent m’a ému et captivé… La vie et le charme de cette œuvre marquent un pas en avant, dans le roman canadien. La dédicace et la préface en disent éloquemment la fière allure.