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mes mémoires

reuse de notre ministre haut-plénipotentiaire. Il s’y dépensera, s’y donnera du mal, comme s’il se fût agi de son œuvre à lui ou de l’œuvre de l’un de ses très proches. « Tous les membres de l’Académie, m’écrivit-il, ont reçu l’ouvrage ! » Il poussera même la condescendance jusqu’à m’envoyer au Canada la plupart des accusés de réception qui lui seront venus. Et c’est ainsi que je possède un lot de rares autographes, lettres ou simples cartes, celles-ci avec une note de remerciements, tantôt adressée à l’auteur, tantôt à M. Roy. Gerbe précieuse où je découvre des autographes de Jules Cambon, l’ambassadeur, du Vicomte de Fontenay, ambassadeur de France près le Saint-Siège, d’Édouard Herriot, alors maire de Lyon, de Raymond Poincaré, de René Doumic, de Fernand Laudet et de bien d’autres dont je n’ai pu déchiffrer la signature. Ai-je eu la naïveté de croire, sur la foi de leurs textes élogieux, que ces grands messieurs ont tous lu, d’un bout à l’autre, Le Français au Canada ? J’ai perdu très jeune mes illusions d’auteur sur le sort de ces hommages aux grands seigneurs des lettres, de la politique ou des affaires. Je me souviens qu’un jour, étudiant en Europe, j’avais acheté pour $0.25, sur les quais de Paris, l’exemplaire d’un ouvrage de l’un