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sixième volume 1931-1939

cher qui écrit : « Jamais M. Groulx n’a parlé aussi nettement. Jamais il n’a mieux défini sa doctrine. Elle s’impose à l’heure actuelle de toute la force d’une âpre nécessité. Elle est la seule qui puisse assurer notre plein développement comme entité ethnique. » Lisons maintenant ces quelques mots de Camille Bertrand dans Le Devoir (12 octobre 1935) : « Orientations est plus qu’un livre. C’est une œuvre… Tout l’essentiel de la doctrine de notre relèvement national est dans ce beau livre. »

Pour une grande part, la jeunesse fit le succès d’Orientations. Elle était lasse des chefs d’hier, du vide de leur doctrine, de leurs gestes équivoques. L’auteur, lui semble-t-il, parlait une autre langue, lui apportait quelque chose de neuf, de vrai, d’entraînant, répondait à son inquiétude. Pour le fondateur de La Relève, Paul Beaulieu, mes prises sur l’opinion proviendraient « d’un contact intime avec la jeunesse ». Pour Eugène L’Heureux, encore nationaliste jusqu’au tréfonds, Orientations,