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Page:Groulx - Mes mémoires tome III, 1972.djvu/361

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mes mémoires

même, une interprétation pleinement rassurante. Il en faisait part à un groupe hier soir.

La Presse, Le Canada de Montréal, où n’était plus Asselin, brandirent le fantôme du séparatisme. Quelques hebdomadaires, dont Le Petit Journal, s’offrirent le même geste. Le 3 juillet, Le Droit d’Ottawa, sous la signature de son rédacteur en chef, Charles Gautier, se porte, lui aussi, à la défense du pauvre « séparatiste ». Louis Francœur se jette à son tour à la rescousse, dans La Patrie du 4 juillet :

Le séparatisme tranché n’a pas eu place au Congrès, et c’est bien à tort qu’on a voulu faire dire à l’abbé Groulx ce qu’il s’est bien gardé de dire.

D’autres journaux, Le Journal, le Franc-Parleur, La Boussole (10 juillet 1937), Le Travailleur de Worcester, É.-U., La Province, parleront bon sens. Valdombre, dans ses Pamphlets du 1er septembre 1937, reviendra à la charge et prendra la défense du « plus terrible accusé de notre histoire ». Quelques journaux de France avaient fait écho aux propos de nos officiels. Auguste Viatte, dans Sept, rétablit la vérité :

Lorsque l’abbé Groulx parle d’État français, le contexte n’implique rien de plus que le renforcement de l’esprit français dans la province de Québec telle qu’elle existe.

France-Amérique (nov.-déc. 1937) publie mon discours en entier. Il y avait donc de quoi me faire prendre assez gaiement les horions d’un nommé Turcotte du Canada et de ce pauvre Jean-Charles Harvey dans Le Jour. Puis, faut-il tant se désoler de ces humaines misères ? Dieu aime mêler à nos petits succès quelques gouttes d’amertume. Elles nous aident à prendre la mesure de nos pauvres glorioles. Un petit nuage d’une verge carrée obscurcit, sans nulle gêne, le puissant soleil. Que pareille aventure leur arrive, de quoi se peuvent plaindre les nébuleuses que nous sommes ?