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cinquième volume 1926-1931

Puis-je vous demander, amicalement, si vous consentiriez à faire vos cours en Europe cette année ?

Le lendemain, je répondais à M. Montpetit :

Je reçois votre lettre du 12 septembre… Je regrette de ne pouvoir accepter votre invitation.

Quand, l’année dernière, à la demande de Mgr le Recteur, j’eus accepté de passer mon tour au professeur de Laval, je me mis aussitôt à pousser d’autres travaux historiques restés en plan depuis quelques années. Il me serait absolument impossible de préparer ou d’achever ce cours en Europe, dans le peu de temps qui me reste.

À cette date, il ne s’agissait, pour ces Messieurs de l’Institut scientifique franco-canadien, que d’avancer d’un an mon voyage à Paris. Par lettre du 10 avril 1929, M. L.-J. Dalbis, président de l’Institut, m’avait demandé « si éventuellement » je serais disposé « à aller en France, pour y donner, pendant l’automne 1930, une série de conférences ». On me proposait donc 1930 au lieu de 1929. Deux jours plus tard, le 12 avril, je faisais savoir mon acceptation. Je donnais même à M. Dalbis le sujet de mes conférences. Et j’ajoutais cette finale qui parlait de soi :

Si ce sujet vous agrée, M. le président, il me sera très agréable de donner ces conférences aux lieux que vous me désignez dans votre lettre. Je vous serais bien obligé toutefois de me faire savoir si je puis compter sur 1930 comme sur une date définitivement fixée pour ce cours.

Évidemment je ne tenais pas à me faire bousculer de nouveau par quelque autre candidat à la Sorbonne. Cette fois non ; l’invitation est sérieuse, définitive. Une lettre de M. Dalbis du 3 août 1930, puis une autre de M. Montpetit du 27 novembre m’avertissent que mes cours en Sorbonne commenceront le 20 janvier 1931. Il me reste à mettre au point mes neuf cours, puisqu’il est convenu qu’outre cinq cours en Sorbonne, j’en devrai donner quatre autres à l’Institut catholique de Paris. « Mettre au point », en l’occurrence, voulait dire transformer, écourter, synthétiser,