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septième volume 1940-1950
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l’Université, voici ce dont il m’informe : ladite Société « n’a adopté aucune résolution spéciale relativement à votre mise à la retraite et à votre pension. Cette Société s’est bornée à adopter le budget qui lui a été soumis, budget venant de la Faculté des lettres et comportant la mention suivante, pour l’année 1949-1950 : “Pension à M. le Chanoine Lionel Groulx, $945.00”. — » De son côté Mgr Maurault m’écrivait, le 8 août dernier : « On me dit que les calculs ne pourront porter que sur les années où vous avez été professeur plein-temps à l’Université et non pas sur celles où l’on vous payait à la leçon. Ce sont ces calculs, — à l’avenir, appliqués à tous les cas, — qui ont produit la somme que vous savez. »

Je vous le confesse : j’ai lieu de m’étonner de ces calculs. Qui a renseigné la Société d’administration ou le « Comité spécial » ? Je veux bien croire qu’on l’a fait en toute bonne foi. La vérité stricte n’en reste pas moins que jamais je n’ai été payé à la leçon à l’Université de Montréal. On voudra bien noter tout d’abord que, depuis 1926, soit depuis vingt-trois ans — date où, pour recueillir ma vieille mère infirme et sur le conseil de Son Excellence Mgr Georges Gauthier, recteur alors de l’Université, — j’ai décidé de tenir maison, l’Université m’a accordé un salaire global de $2,400, puis de $2,600, et qui, depuis deux ans, sans que je l’eusse sollicité, avait été porté à $3,000. D’autre part, dans les années antérieures, soit de 1915 à 1920, pour un enseignement que je définirai tout à l’heure, je n’ai reçu qu’un salaire nominal, soit $50, la première année, pour la raison que le budget de l’Université ne disposait d’aucun crédit pour l’enseignement de l’histoire. Il n’existait de crédit que pour la chaire de littérature dont au surplus les Messieurs de Saint-Sulpice faisaient les frais. Pour maintenir la chaire d’histoire canadienne, fondée de par l’initiative de Mgr Paul Bruchési, Mgr Dauth, le recteur du temps, m’envoya gagner ma vie à l’École des Hautes Études commerciales de Montréal où l’on me surchargea d’un triple enseignement : Histoire du Canada, Histoire universelle, Histoire du commerce. En 1920, avec la réorganisation de l’Université, la Faculté des Lettres, réorganisée elle-même, me confia des cours fermés, pour lesquels elle m’attribua un traitement qui n’a jamais dépassé, autant que je me souviens, $300. par année. Mais je fais observer qu’en même temps, et depuis 1915, date où j’occupai la chaire d’Histoire du Canada, on m’imposait, chaque année, cinq à six conférences publiques d’histoire du Canada, c’est-à-dire que, tout en m’obligeant à travailler principalement pour l’Uni-