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septième volume 1940-1950

à Paris, chez Delagrave ? Ajouterai-je enfin que, pour l’un de ces volumes, la Société historique de Montréal m’accordait sa médaille Vermeille, et que, l’an dernier, la Société Royale du Canada me décernait, pour l’ensemble de mon œuvre d’histoire, sa médaille Tyrrell ? Pour le reste, je renvoie au témoignage bienveillant que M. Guy Frégault voulait bien me rendre dans sa lettre du 29 mars 1949 à M. Gérard Trudel.

Ce n’est qu’avec infiniment de répugnance, on est prié de le croire, que je décline tous ces pauvres titres. Je ne le fais que pour obéir à ceux qui me guident en cette affaire. Et que ceux-là qui me contraignent à cette pénible nécessité, en portent la responsabilité.

Je réclame donc une pension convenable qui me permette de continuer en paix des travaux d’histoire restés en plan par la faute des conditions de travail qui furent les miennes. Je demande cette pension, non comme une faveur, mais comme un dû en toute justice, ce me semble, après trente-quatre ans de service. Je demande le traitement que toute institution, qui a quelque souci de la justice sociale, accorde généralement à ses vieux employés.

Je prie en conséquence le Conseil de la Faculté des Lettres, ou de vouloir bien inclure cette pension dans son budget, ou de présenter ma supplique aux administrateurs du fonds de pension de l’Université de Montréal qui, eux, me dit-on, seraient disposés à me faire justice. Et comme ce système de pension pourrait être établi dès janvier 1950, je prierais encore le Conseil de la Faculté des Lettres de prendre une décision, le plus tôt possible.

Veuillez croire, Monsieur le Secrétaire, que j’ai écrit ce mémoire sans la moindre acrimonie. Il va de soi que je tiens à quitter l’Université et la Faculté des Lettres en toute paix et cordialité.

Lionel Groulx, ptre

261, avenue Bloomfield,
Outremont (8), P.Q.

P.S. — Je vous fais savoir, en toute loyauté, que copie de ce mémoire a été adressée à Son Excellence le Chancelier, à Mgr le Recteur et à M. Antonio Perrault, avocat.

L. G.

De guerre lasse et plutôt que de m’escrimer plus longtemps avec les petits avocats et les ronds-de-cuir de l’administration, j’ai