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mes mémoires

d’un homme ! Chapitre inattendu, presque bouleversant dans l’histoire de l’Église canadienne. Quoi donc avait amené les autorités romaines à prendre si grave décision ?

Dirai-je, avant toute chose, en quel esprit j’ai voulu écrire ces pages de mes Mémoires ? Je n’eus nullement à me plaindre de mes relations avec Mgr Charbonneau. Toujours il me manifesta une extrême bienveillance. Après notre entrevue de septembre 1940, presque au lendemain de son arrivée à Montréal — entrevue que j’ai racontée plus haut — il m’écrit le 20 du mois cette lettre autographe dont je garde l’original :

Cher Monsieur Groulx,

Je me contente aujourd’hui de vous remercier bien sincèrement et pour l’envoi des précieuses notes sur notre enseignement et pour les suggestions concernant notre projet d’École Normale Supérieure.

Ce m’est un grand réconfort de savoir que je pourrai toujours compter sur votre bienveillance et votre aide pour mieux résoudre ces problèmes qui nous tiennent tant à cœur.

Votre tout dévoué en N.S.
† Joseph Charbonneau,
Arch. de Montréal.

Sa bienveillance l’entraîne encore plus loin. Il me nomme chanoine honoraire de l’Église métropolitaine, persuadé de me causer grand plaisir. Nomination qui me vaut une lettre que je reproduis, non sans quelque gêne, tellement le cher Archevêque l’a voulue élogieuse, même flatteuse.

À notre bien-aimé dans le Christ
Lionel Groulx, prêtre
professeur d’Histoire du Canada
à l’Université de Montréal

Depuis près de trente ans vous avez enseigné avec succès l’Histoire du Canada dans notre Université de Montréal. Votre activité prodigieuse vous a permis de franchir l’enceinte universitaire et vous avez prodigué dans tout le pays les enseignements de notre « Maître le Passé ».

Vous avez même traversé l’océan pour donner à la Sorbonne des cours remarquables sur « l’Enseignement français au Canada ».