Page:Groulx - Notre maître, le passé, 1924.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
La Famille Canadienne-Française

tâchant toujours de le gagner à Dieu par prière, bons exemples et autres moyens convenables : le respect, l’obéissance, la douceur et la patience à souffrir ses défauts et ses mauvaises humeurs. »

3o — « À l’égard des enfants, » un grand soin de les élever dans la crainte de Dieu, de leur apprendre et de leur faire dire tous les jours leurs prières ; leur inspirer une grande horreur du péché ; ne leur souffrir rien, où Dieu pourrait être offensé ; une grande douceur à les corriger, la patience à souffrir leurs petites faiblesses, envisageant sans cesse dans leurs personnes celles de l’Enfant Jésus, dont ils sont les images vivantes ; garder la netteté et la propreté dans leurs habits, évitant les ajustements qui ne servent qu’à nourrir la vanité des parents et à l’inspirer aux enfants… »

4o — « À l’égard du ménage, » un grand soin et une grande vigilance, prenant garde que rien ne se perde ni ne se gâte par sa faute, une propreté sans affectation. »

5o — « À l’égard de soi-même »… Un très grand soin de retrancher tout ce que l’on reconnaîtra être déplaisant à Dieu, et qui ne sera pas conforme à l’esprit de la Sainte Famille, se disant souvent à soi-même : comment est-ce que la Sainte Vierge agissait en cette occasion ? faisait-elle cela ? parlait-elle ainsi ? s’habillait-elle de cette sorte ?… »

Mêlant, comme toujours, à son grand sens pratique, le plus haut idéalisme chrétien, le premier évêque de la Nouvelle-France avait ensuite proposé à la confrérie ce but très élevé : « Servir à la conversion des infidèles de ce pays, par l’exemple d’une vie irréprochable ».

Telles furent, Mesdames, Messieurs, les premières constitutions données à la famille canadien-