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Notre Maître, Le Passé

ne-française. Et ce geste de François de Laval valut à notre jeune peuple, d’être loué comme l’initiateur de la dévotion à la Sainte Famille, dans un document aussi mémorable qu’une encyclique de Léon XIII.

C’est donc, les yeux fixés sur le plus haut exemple de société domestique qu’ait jamais connu l’histoire, que les premiers couples de la Nouvelle-France apprirent leurs devoirs essentiels qui sont de procréer des enfants et de les bien élever.

Pour enfanter de l’avenir, le foyer doit être établi tout d’abord par un vrai lien matrimonial et sur l’amour des époux. La préoccupation de l’enfant, la volonté de perpétuer l’espèce ne sauraient exister où la rencontre de l’homme et de la femme n’est commandée que par les fins éphémères de la passion.

Ai-je besoin de rappeler, que la famille canadienne s’est toujours constituée par la vertu d’un sacrement, le mariage catholique, et par nulle autre cause ? Même au début de la colonie, lorsque les vaisseaux amènent ici, par véritables contingents, les « filles du roi, » c’est une vérité de l’histoire que les premiers missionnaires, le premier évêque ne laissent partir aucun couple qui n’ait d’abord reçu la bénédiction de l’Église. Les « Mariages du Canada » ces parodies de sacrement que l’on jouait sur la scène à Paris, vers 1734 n’étaient que l’invention d’une société d’oisifs en mal de passe-temps grivois. Il n’est que de consulter la collection des premiers mandements des évêques de Québec pour voir les précautions infinies dont ils entourent la célébration du mariage. Ils sévissent avec la dernière rigueur contre les mariages à la gaumine, pour accidentels qu’ils soient. Pour maintenir aussi haut que possible