cial de la paroisse. « La paroisse a sauvé la race française du Canada », répètent de toutes parts historiens et économistes. Et, sans doute, c’est une vérité indiscutable. Mais si la paroisse fut pour notre race le bastion sauveur, si l’on a vu s’y épanouir, depuis 1760, une vitalité plus vigoureuse, plus féconde même que sous l’ancien régime, à qui le devons-nous, si ce n’est à l’homme qui, par le départ ou la démission des autres, demeura la plus grande et quelquefois la seule autorité sociale ? C’est par cet homme qui fut le prêtre, que la prééminence de l’idée religieuse s’imposa plus que jamais à la paroisse canadienne. Par le prêtre toujours, l’organisme religieux acquit assez de force pour animer de son esprit l’organisme scolaire et même l’organisme civil qui se développaient en lui. Et voilà comment s’est vérifiée pour nous cette loi universelle, qu’en toute vie composée d’éléments divers, le progrès s’affirme avec puissance où l’élément supérieur gouverne les autres.
Gardienne de la famille et de la paroisse, l’Église fit comme elle avait fait sous l’ancien régime : elle se chargea en plus des intérêts généraux de la race. Personne ne conteste qu’elle ait créé, sans la moindre assistance de l’État, notre enseignement secondaire et supérieur ; l’enseignement primaire, elle l’avait soutenu jusqu’à 1760, de son dévouement encore plus que des subventions royales ; après la conquête, elle le maintient au milieu des ruines et elle le relève. Pendant longtemps il n’y aura d’école qu’à l’ombre de l’église. Lorsque, enfin, échappés à la servitude, politique, nous commencerons à organiser les fonctions de notre vie sociale, nous retrouverons encore l’Église dans le même rôle ; elle défendra les droits de la famille contre les nouveaux pouvoirs comme elle les avait