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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/10

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Germaine Guèvremont

nées à venir ». À ses côtés, Alphonsine, les yeux baissés, se hâtait de réciter mille ave pour obtenir trois grâces.

***

Une nuit féérique les attendait à la sortie de la messe. Une nuit à reflets bleus qui argentait le hameau. Des maisons basses qu’on eut dites agenouillées dans la neige autour du clocher, montait une fumée blanche, en colonnes droites et hautes à la façon des cierges pour une Chandeleur. Au loin la campagne pailletée brillait de mille feux jusqu’à la ligne noire du bois. Sur le perron de l’église des visages familiers accueillaient Amable et Alphonsine d’un sourire d’amitié ou d’une œillade de malice. Amable les nommait tous avec autant d’agrément que s’il les eut retrouvés après des années de séparation : les Provençal, les Fleury, les Mandeville, les Paulhus et d’autres venus du Chenal du Moine et d’un peu partout dans les environs.

Au retour, les guides passées autour du cou, profitant d’un bout de chemin uni avant de s’engager dans la montée où la rou-