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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/139

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En Pleine Terre

— Parfait Meilleur ! murmure Émérence, saisie d’émotion.

— Oui, c’est le nom de notre maire.

— J’ai connu autrefois un étudiant de ce nom, avoue-t-elle comme en rêve.

— Justement, il est notaire de sa profession.

— Parfait Meilleur ! un grand brun, légèrement myope. Un vrai poète, délicat de manières…

— C’est en plein lui, reprend le beau-frère réaliste. Un gros noir qui louche un peu, ventru juste pour dire. Un homme d’élection. Je ne vous dis que ça, Émérence, un homme d’élection !

— Vous avez bien dit : un homme d’élection, mon beau-frère ? questionne Émérence qui se raccroche à ce bout de phrase comme à une planche de salut.

— Oui, un homme qui a pas son pareil sur une plateforme pour faire rire les gens. Le corps toujours plein de farces !

— Ton Parfait Meilleur avait-il une petite oreille ? demande Élodie, sans merci. Le nôtre en a une.

Pitié pour Mademoiselle Émérence !