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Page:Guèvremont - En pleine terre - paysanneries - trois contes, 1942.djvu/41

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En Pleine Terre

connaître son idée. Quant à la noce, elle se fera à la maison, vu que ta future est orpheline de père et de mère. Et rien n’y manquera, je t’en réponds.

Le père parlait encore, expliquant qu’il conviendrait de prévenir l’oncle Eusèbe, des États, mais Amable n’entendait rien. À grandes enjambées, il escaladait le talus pour aller au plus tôt convier Alphonsine à sa part de bonheur.

***

Les parents et les amis des alentours furent invités, directement ou par commission, tandis que ceux qui demeuraient au loin le furent par lettre, pour le mardi de la troisième semaine de juin. Au dire de chacun, c’était une semaine propice par excellence aux réjouissances. La cueillette des fraises ne commanderait pas encore l’attention des femmes et des enfants et l’almanach prédisait une température belle et modérément chaude.

Jusqu’à la veille du mariage, la parure de la mariée défraya les conversations dans tout le voisinage. On jugeait Alphonsine extra-