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LE SURVENANT

je trouve la maison ben grande. Puis la bru est pas trop, trop capable. Elle a pas toujours le temps de raccommoder mes chaussons. Et s’il fallait que la vermine vinssît se mettre dans mon butin ! Trouver une personne à mon goût, je cré presquement que je me remarierais. Quoi c’est que vous en dites, monsieur le curé ? J’ai peut-être un voile qui me couvre la vue. Je voudrais rien faire sans vous consulter.

Le curé réfléchit.

— À condition de prendre une femme qui vous convienne en tout. Mais je ne vous cacherai pas que je trouve le risque énorme, avec un grand garçon et une bru dans la maison.

— C’est en quoi, monsieur le curé. Des enfants peuvent leur arriver ; deux femmes seraient pas de trop pour en prendre soin.

— D’abord, monsieur Beauchemin, répondez franchement à ma question : avez-vous une femme en vue ?

— Plus ou moins. Je connais une veuve ben fine, capable sous tous rapports, travaillante, bonne cuisinière. C’est une pauvre femme mais d’un caractère riche et joyeux. Seulement ça veut pas dire que je pense à me marier avec.

— Je comprends. Son nom ?

— Varieur. Blanche Varieur. Un beau nom, hé ?