Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
255
MARIE-DIDACE

— Cries-tu toujours, la petite ?

— Laissez-moi. Je suis pas malade. Vous me l’avez déjà dit.

— Quand tu viendras à Sorel, rends-toi à mon office. Je voudrais te parler. Et retarde pas trop, c’est mieux.

— J’ai rien, je vous le dis. Quant à l’autre ?…

— Demain, je serai chez vous de bonne heure. Si ça va pas mieux, je lui appliquerai les sangsues.

Marie-Didace grimaça :

— Les sangsues, pouah !

* * *

Avant même d’avoir dételé, Phonsine courut à la cuisine.

Les mains jointes lâchement entre ses genoux, l’Acayenne était assise, pliée en deux, près du poêle.

— Souffrez-vous ? lui demanda Phonsine.

Elle leva un peu la tête, avec effort, pour répondre :

— Pas là, mais tantôt !

Phonsine ne pouvait détacher ses yeux du visage de sa belle-mère qui lui parut vieillie de dix ans.