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Page:Guèvremont - Marie-Didace, 1947.djvu/86

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MARIE-DIDACE

— Non, mais vous la voyez pas qui tâtinne tout le temps ? dit l’Acayenne, qui se revengeait sur la bru.

Enhardie par la présence des autres, Phonsine, toute rouge, demanda :

— C’est de moi que vous parlez ?

— De qui c’est que tu veux que ça soye ? Je fatigue assez de toujours te voir aller doucement.

— Pis moi, qui c’qui vous dit que je fatigue pas autant de toujours vous voir aller vite ?

La réponse de Phonsine égaya les voisines. On n’aurait pas cru celle-ci capable de si bien se défendre. Est-ce qu’il commencerait à lui pousser des crocs ? La grande Laure Provençal rajusta ses lunettes ; la mère Salvail s’assit confortablement, pour ne rien perdre de la prise de bec.

Dans l’excitation et la tempête, elles n’avaient pas entendu une voiture approcher de la maison. L’arrivée de Marie-Amanda leur fit pousser des exclamations de surprise.

— Vous pourrez toujours pas dire que je suis avaricieuse de ma personne. Deux fois, c’t’automne, que je viens vous voir !

— L’eau doit commencer à être forte sur le fleuve ?

— Elle épaissit tout le temps. Et par icitte, de-