Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/10

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Caroline s’allongea sur son lit.

« Dans deux heures », conclut-elle « je devrais être loin. »

Au bout de quinze minutes, elle se leva et absorba une potion somnifère afin d’écourter l’attente. Un peu plus tard, elle tira sa montre d’un tiroir : il était près de quatre heures. Une douleur à l’orteil gauche l’empêchait de se soumettre à l’engourdissement. En faisant le calcul de toutes les sollicitudes dont ce durillon avait été l’objet, elle sourit vaguement. « Une condamnée à mort, s’occuper d’un petit cor ! » Une toux fréquente la fit suffoquer à deux reprises.

Le mystère approchait.

Soudain, des fleurs du papier-tenture surgirent des mains gigantesques qui la soudèrent à son lit en feu, tandis qu’un roulis faisait tanguer les meubles.

En même temps, Caroline perçut le bourdonnement assourdi d’une abeille, mêlé à quelque tocsin grêle, auquel succéda peu après le cri strident d’une sirène. Qu’avaient-ils tous à geindre ici ? Et soudain, des glas ! quoi, on sonnait des glas