Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/149

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cours à un faux-fuyant :

— Certes, oui. Mais à une condition ; que votre écrit soit d’abord accepté par notre comité de lecture.

Caroline eut toutes les peines du monde à réprimer un sourire.

Pour reprendre contenance Philippe ouvrit négligemment un livre comme au hasard à une page qu’il avait eu la précaution de corner auparavant. Car si le journaliste affectait d’avoir lu toutes les œuvres récentes, il les connaissait surtout par le feuillet d’appréciation qui les accompagne, se bornant à les feuilleter sans plaisir. Quand Caroline le voyait couper la tranche d’un livre d’un seul coup à l’aide du couteau mécanique, elle en frémissait. Un livre, pensait-elle, est une chose qu’on devrait respecter et entourer de soins.

Philippe lisait tout haut ce passage de Sainte Misère, de Sillanpää, que Caroline lui avait signalé :

« À cette époque, les maîtres de Tuorila accomplissaient une autre ascension, intérieure celle-ci. À partir des années de