Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sa gaieté.


Dans l’air lourd du soir d’août, Caroline se berçait sur le balcon en compagnie de Mariange et Lauréat en attendant le moment de se rendre chez l’officier-rapporteur afin d’y prendre au fur et à mesure le résultat du vote pour le transmettre ensuite par téléphone à la Presse Nationale associée. Salvator qui se promenait en bicyclette leur jeta à la volée : Il y a un noyé à la morgue. Vous n’allez pas à l’enquête ?

Caroline hésitait. Lauréat la voyant indécise offrit de l’y accompagner. Ils arrivèrent chez l’entrepreneur de pompes funèbres avant le coroner et se rendirent dans l’arrière-boutique. Une pièce dont les murs et le plancher étaient entièrement tôlés y servait de morgue. Des cercueils empilés occupaient une partie de la chambre. À l’avant, quelques bancs pour les témoins, des chaises pour les membres du jury et un fauteuil pour le coroner. Au milieu une longue table dont l’usage était tout indiqué.

— Est-ce pour mieux se prémunir contre le feu que tous les murs et le parquet sont en tôle ? demanda Caroline à Lauréat.