Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/160

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tendre :

— C’est pas pour me vaillanter, mais j’ai été une bonne femme !

Pauvre mère Rivard ! La mort serait son premier repos.

C’est avec répugnance qu’elle prit connaissance de l’article suivant : deux colonnes pour décrire un mariage et une réception criarde. À cette phrase : « … un petit cortège, réplique du grand cortège. » elle buta. Quelle parodie du grandiose ! quelle vile imitation à bon marché du faste des parvenus ! Il lui semblait qu’en consentant à les étaler dans le journal, Philippe rapetissait encore à ses yeux. Jamais elle ne comprendrait ni n’admettrait ce genre d’information… et de déformation de l’article véritable.

Depuis quelque temps, il lui répugnait d’écrire. Elle se mit sans joie à préparer un billet. Quel contraste avec autrefois quand elle commençait une histoire ! Elle était libre alors et des légions d’anges l’escortaient, plus, ils la portaient jusqu’aux nues. Aujourd’hui enchaînée à un pupitre, elle sentait un démon lui cour-