Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/172

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— J’ai un contrat avec le « People » et je dois le remplir fidèlement, répliqua Caroline d’une voix grêle qu’elle ne reconnaissait pas.

Et tout le temps qu’elle se rhabillait, elle ne cessait de dire : « J’ai signé, vous savez ».

Sur la route elle avança lentement dans la rue transformée en bourbe. Quand elle fut parvenue au quartier des affaires, elle vit que déjà les curieux se dispersaient. Les pompiers retournaient au poste après avoir éteint un feu de cheminée. Un moment elle voulut reprendre haleine. Elle passa et repassa sa main dégantée sur son front brûlant mais n’en retira aucun secours. Le découragement la gagnait. « Tout ça, pour rien ! Je vais devenir folle ! »

Mariange, inquiète, l’attendait à la porte. Maternelle, elle aida la jeune fille à se mettre au lit. À peine couchée, Caroline sommeilla ; elle sursauta quand Mariange vint lui apporter un breuvage bouillant puis se remit à somnoler.

Soudain deux diables noirs parurent à son chevet. À toute leur force ils tambourinaient sur sa tête. Deux coups brefs. Un grand coup. Peu après, un géant les chasse. Il hurla dans son oreille : Signe.

— J’ai signé, gémit Caroline d’un ton