Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/35

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les contours lui avait apporté un air éthéré, de sorte qu’il était fort agréable à regarder. L’autre, par contraste, accusait un homme énergique. Soit qu’il ait usé de moins de parcimonie à manier le fusain ou qu’il ait apporté à son œuvre une plus grande énergie, l’artiste avait donné à son sujet des traits si décidés, il lui avait si consciencieusement noirci la chevelure, la moustache et la toge, que l’œil des moins avertis en demeurait saisi. Seule, la main appliquée sur un code y faisait une tache de pâleur, sorte de havre où le regard se serait reposé avec complaisance, si cette main replète, ridicule dans sa forme, n’eut consommé le comique du chromo.

Une autre main. Une main décharnée. Une main de travailleur où les veines font saillie et qui révèle une vie sur le déclin… Une main s’était posée sur l’épaule de Caroline qui sursauta. Monsieur Dulac, à l’insu de la jeune fille, était entré dans le salon.

— Ah !

— Bonjour, mademoiselle.

— Bonjour, monsieur.