Page:Guèvremont - Tu seras journaliste, feuilleton paru dans Paysana, 1939-1940.djvu/78

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pour le reprendre en temps et lieu. Pour le moment, tout le monde sourit, tout le monde est bon. C’est l’amour qui passe et une amie de tout repos, histoire de ripoliner la surface, a, dans un compte-rendu préventif, bombardé la chronique sociale de noms d’artistes vestimentaires inconnus de tous.

La remarque goguenarde d’un étranger qui se croit malin a fait retourner trois têtes indignées. Tenez-vous le pour dit : Les Troudevillois ont le privilège de se dévorer entr’eux, mais qu’un X…ois ou un Y…ois ne vienne pas seulement jeter un regard d’équivoque sur un Troudevillois. Vous verrez alors que tout Troudeville, bannière en tête, ne forme plus qu’une grande famille, aimante et unie.

— C’est un jeune homme d’avenir, tranche l’avocat.

— Il réussira, renchérit le notaire. Comme il ne dit pas quand, cette prédiction ne lui coûte guère.

— Elle est charmante, affirme madame la mairesse.

— Charmante, opine du chef, monsieur le maire, sans trop de zèle, car nul plus que lui ne connaît les tendances ombrageuses de la première citoyenne de Troudeville.

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Allons, Pierre et Colette, dites oui à monsieur le curé et soyez heureux, mes enfants.