raconté son histoire, le prêtre conclut :
— Il serait inutile de songer à continuer votre route.
— Mes enfants ! disait simplement Aubuchon, découragé.
— Ne pendez pas courage ! J’ai deux paires de raquettes, je vous accompagne. Le cheval est à l’abri et d’ici à une heure, la tempête va se calmer.
— Mais mes enfants peuvent mourir, si je me rends pas chez le docteur.
— Je les soignerai. J’ai tout ce qu’il faut, ajouta-t-il en montrant une petite trousse. Vite, mettons-nous en route.
Autruchon s’abandonna à lui.
— C’est un miracle se disait-il.
Ils allaient en cadence, sans une parole. À la première accalmie, Aubuchon travaillé par une curiosité grandissante demanda :
— Vous allez toujours me dire, monsieur le curé, qui c’est que vous êtes ? D’où c’est que vous venez ? Êtes-vous docteur ?
— Mon ami, répondit le prêtre, j’ai servi dans le corps médical durant la guerre ; j’ai été missionnaire dans l’Ouest canadien.
— Et comment ça se fait que vous êtes venu aboutir dans ce campe-là ?