Page:Guénard - Besançon, description historique des monuments et établissements publics de cette ville.pdf/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
PRÉCIS HISTORIQUE.

sans être anéanti, mais resserré dans d'étroites limites, perd son indépendance, et le pouvoir féodal l'envahit.

En 1032, à la mort de Rodolphe III, surnommé le Fainéant, s'éteint la dernière race des rois de Bourgogne, et alors Besançon passe sous la puissance germanique.

En 1043, l'empereur Henri III, fils de Conrad le Salique, se rendit à Besançon pour y célébrer ses fiançailles avec Agnès, petite-fille d'Otte-Guillaume. La cérémonie s'accomplit avec un grand éclat, en présence d'une multitude de seigneurs et de vingt-huit prélats, tant bourguignons qu'allemands. Henri créa les archevêques princes de l'empire, et onze ans après investit de ses droits sur cette ville Hugues Ier, l'un des plus grands prélats qui en ait occupé le siége ; fait capital, dont l'influence est ressentie pendant plusieurs siècles.

Hugues ou ses successeurs instituèrent une mairie pour administrer la ville, une vicomté et des juges, nommés régales, pour rendre justice aux citoyens et prononcer sur leurs différends, sauf l'appel à la cour impériale. Ces juridictions donnèrent lieu à de longs débats entre les archevêques et la bourgeoisie, sans que les intérêts de la cité en fussent mieux protégés.

L'épiscopat de Hugues Ier forme dans l'histoire de Besançon une ère nouvelle; ce prélat tenta d'y rappeler le mouvement et l'aisance, et sous son gouvernement paisible, au milieu des travaux nombreux qu'il