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BESANÇON.

qu’en 732, une irruption des Sarrasins la replongea dans de nouvelles misères.

Quoique favorisée de Charlemagne, on ne voit pas qu'elle ait promptement réparé ses pertes. Louis le Débonnaire y envoya régulièrement ses grands officiers, appelés missi dominici. Charles le Chauve y passa en se rendant en Italie, lui accorda le péage appelé tonlieu (teloneum), et donna le droit de battre monnaie[1] à ses archevêques, qui en ont joui pendant plusieurs siècles.

Besançon ne put éviter la fureur des Hongrois, qui achevèrent, en 937, de détruire ce qui avait échappé aux autres barbares; la ville fut saccagée, les églises détruites; tout fut rempli de désolation.

Les comtes de Bourgogne, et notamment Otte-Guillaume, l'un des plus illustres, s'attribuèrent des droits considérables sur Besançon, où le régime municipal ne subsistait plus. À cette époque, l'histoire de cette cité n'offre que de la confusion et des ruines.

Ces temps de troubles et de désolation, où le souvenir d'une irruption était souvent effacé par une irruption plus terrible, sont tout à fait stériles pour ses annales.

L'an 1000, époque redoutable, qui devait amener la fin du monde, s'est écoulé; Besançon qui a souffert

  1. Les monnaies de S. Jean et S. Etienne portaient d'azur à un demi-bras vêtu d'or posé en pal au côté dextre, ayant les trois premiers doigts de la main ouverts, et à gauche une aigle d'or prenant son essor et portant à son bec un écriteau d'argent, sur lequel était écrit en lettres de sable : S. JEAN.