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PRÉCIS HISTORIQUE.

Les citoyens, reconnaissant de tant d’affection, érigèrent un monument au prince qui les avaient comblés de tant de bienfaits. Claude Lhuillier, sculpteur et fondeur bisontin, trop peu connu, fut chargé de couler en bronze une statue colossale de l’empereur. Charles-Quint était représenté assis sur l’aigle impériale, tenant de la main droite l’épée et de l’autre le globe. Cette statue, l’un des plus beaux monuments de la ville, élevée par la piété des citoyens libres, a été détruite pendant les troubles révolutionnaires.

La prédication de la réforme occasionna dans la province des troubles auxquels Besançon ne put échapper. Le fameux Théodore de Bèze y avait fait de nombreux sectateurs aux opinions nouvelles. Sur les plaintes de l’archevêque Claude de la Baume, ils furent bannis de la ville en 1573. Le 21 juin 1575, les réformés cherchèrent à y pénétrer ; mais l’alarme se répandit aussitôt de quartier en quartier, on courut aux armes, et le comte de Vergy, ce gouverneur si cher à la province, et dont Gollut a dit qu’il fut autant sae, accort, valeureux et doux au peuple qu’autre quelconque gouverneur qu’ait eu la Bourgogne, secondé par l’archevêque, se porta à la rencontre des assaillants, qui s’étaient avancés jusqu’à l’entrée du pont Battant, avec quelques pièces de canon. Un engagement eut lieu, et les protestants, peu nombreux, furent obligés de se retirer en désordre.

Une fête fut instituée en commémoration de cette