Page:Guénard - Besançon, description historique des monuments et établissements publics de cette ville.pdf/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
18
BESANÇON.

victoire, et la croix placée sur le pont de Battant sert encore à la rappeler.

En 1595, Henri IV, à la tête d’une puissante armée, se présenta sous les murs de Besançon ; mais moyennant une somme de 30 000 livres, le roi signa, de son camp de Saint-Vit, un traité par lequel il promit que l’armée française n’approcherait pas la ville de plus près de quatre lieues.

Quelques mois auparavant, un chef de bande lorrain, Tremblecourt, après avoir ravagé toute la partie de la province située entre la Saône et l’Ognon, s’était montré devant cette cité ; mais l’arrivée de l’amirante de Castille, qui venait d’Italie, l’avait obligé de se retirer.

Les premières années du XVIIe siècle furent signalées dans Besançon par le séjour qu’y firent le duc de Nevers, le prince de Condé, le prince de Vaudemont, le prince et la princesse de Lorraine, le prince et la princesse d’Orange, et d’autres grands seigneurs de France et d’Allemagne. Cette cité, par son abondance et par sa beauté, faisait les délices de tous les étrangers. Mais, sur la fin de l’année 1628, la peste commença à y faire de grands ravages. « C’était[1] une compassion » que de voir cette malheureuse ville pendant que » le fléau de Dieu s’appesantissait sur elle : les maisons » y étaient abandonnées, les rues désertes, et ce » n’était partout qu’une affreuse et vaste solitude. »

  1. Le P. PROST, Histoire manuscrite de Besançon, p.600.