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BESANÇON.

l’effigie de Philippe IV, et de l’autre celle de la ville avec cette inscription : Magno sub rege libera Vesontio. Les droits de la cité furent conservés, et sa juridiction augmentée de cent villages ; mais le roi nomma cinq sénateurs qui révisaient les sentences des juges municipaux.

Mal soutenue par le roi d’Espagne, son protecteur, cette ville ne put résister longtemps aux forces de la France. Deux fois attaquée en quelques années, deux fois soumise, elle succomba, après une résistance héroïque, sous les armes de Louis XIV[1]. Ce puissant monarque y fit son entrée solennelle le 22 mai 1674 ; l’archevêque Antoine-Pierre de Grammont vint recevoir ce prince à la porte de la cathédrale, et lui adressa ces paroles : « Sire, dans le temps que nous succombions sous » l’effort de vos armes, nous admirions vos vertus. » Nous allons louer Dieu des prospérités dont il » continue de combler votre règne, et lui rendre » grâces de ce que, si sa providence nous a destinés » à rester sous la domination de Votre Majesté, elle » nous a donné au plus grand de tous les rois. »

Besançon était moins alors une grande ville qu’une campagne riante et commode ; on fauchait, on labourait dans son enceinte. Le clos de l’abbaye Saint-Paul, qui s’étendait de la Munitionnaire au jardin de

  1. Voy. La nouvelle conquête de la Franche-Comté, poème, par N. Courtin, P-H. Paris, 1674, in-4e.