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PRÉCIS HISTORIQUE.

l’hôpital Saint-Louis, présentait un espace désert, bordé seulement par les maisons des hommes de l’abbaye ; Chamars était comme aujourd’hui sans habitations. La rue Saint-Vincent n’offrait que de rares maisons entourés de champs et de jardins ; la rue des Granges se composait, ainsi que l’indique son nom, de fermes isolées, et dans la Grande-Rue un vaste champ régnait de l’église Saint-Maurice à la tour Saint-Quentin. Le plan de Besançon, levé en 1629 et placé aujourd’hui dans une des salles de la mairie, ne montre que des grands espaces vides. Pélisson, qui suivait Louis XIV lors de la conquête, dit que les habitations y sont accompagnées, pour la plupart, de parterres, de jardins et de petits bois[1].

C’est depuis la conquête que cette cité a pris cet aspect de grandeur et de prospérité qui l’a mise au rang des premières villes du royaume.

Louis XIV fit abattre ses anciennes murailles pour construire les remparts, plantés d’arbres, qui forment en tout temps une promenade agréable et solitaire ; il fit détruire la partie haute du chapitre, où se trouvait l’église Saint-Etienne, pour y élever, sous la direction de Vauban, des fortifications destinées moins à mettre la ville à l’abri d’ennemis étrangers, qu’à maintenir les habitants, qui avaient manifesté leur répugnance à changer de domination. Les débris

  1. Histoire de la conquête de la Franche-Comté, par Pélisson. T. VIII, 1-199, de la Continuation des Mémoires de littérature et d’histoire, par le P. Desmolets.