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BESANCON.

lui-même. Le roc vif paraissant sur les glacis, les cheminements exigeraient des transports de terre longs et pénibles, et une descente souterraine de fossés serait impossible.

Quant à Chamars, Chaudanne et Battant le mettent dans un rentrant, et son attaque est impraticable avant la chute de ces deux points ; l’ennemi, d’ailleurs, serait obligé de marcher sur un terrain en contre-pente, circonstance défavorable ; et non seulement le canon de la place, mais encore celui de la citadelle, viendrait l’inquiéter et ralentir ses progrès. Il faudrait aussi exécuter un passage de rivière, et enfin, maître de Chamars, l’assiégeant aurait encore à combattre l’inondation et à franchir une seconde enceinte.

Cet aperçu rapide montre que si Besançon n’est point imprenable, son siége demanderait du moins un grand déploiement de forces, et beaucoup de temps.

Au point de vue stratégique, Besançon offre une grande importance ; il est la seule place de la frontière de l’est, le magasin général des munitions de guerre et de bouche de l’armée qui agira dans cette partie.

La citadelle était à peine terminée qu’elle fut convertie en prison d’Etat. On y a enfermé d’abord les chanoines qui, malgré le concordat, continuaient de lutter pour le maintien des anciens priviléges de l’insigne chapitre ; puis les personnes suspectes (mot