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FORTIFICATIONS.

son enceinte à l’abri de toute surprise, et un siége en règle saurait à peine de quel côté l’aborder. Il faudrait se rendre maître de Chaudanne et de Bregille avant d’entreprendre l’attaque de la citadelle. Par leur résistance propre, par leur éloignement, par la rivière, la ville et les montagnes qui les séparent, on peut considérer que cette première entreprise offrirait de grandes difficultés. Une fois surmontées, il faudrait transporter le siége devant la citadelle, où l’on rencontrerait certainement une résistance presque invincible. Ce fort ne peut être assailli que d’un seul côté ; et l’attaque, gênée par un terrain étroit, ne pourrait ni multiplier ses batteries ni surtout enfiler par le ricochet les forces qui lui seraient opposées. Le canon de Bregille et de Chaudanne, alors occupés par l’ennemi, nuirait, il est vrai, beaucoup aux défenseurs ; mais il n’arriverait point à détruire ce formidable appareil de demi-lunes et de remparts se couvrant les uns les autres, dont l’attaque devrait triompher.

Pour assaillir la ville du côté de Battant, trois siéges seraient encore nécessaires ; il faudrait d’abord s’emparer du fort Bregille, à cause du fort Beauregard, qui prendrait sur les travaux de l’ennemi des revers redoutables. D’ailleurs, la couronne de Battant, traitée en apparence avec une certaine négligence, est cependant empreinte du génie de Vauban, et l’attaque rencontrerait de sérieuses difficultés, non-seulement dans la résistance des fortifications, mais dans le sol