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BESANCON.

quelques procédés adroits pour ménager une transition impossible à réaliser complètement, contribuent cependant à rendre moins choquant cet étrange anachronisme.

Ces deux absides occupant les deux extrémités du temple, ces deux autels qui se répondent, cette absence d’un espace considérable perdu pour le culte et servant d’entrée à l’église, ne sont pas non plus sans originalité ou sans grandeur. Sous ces voûtes sombres et antiques, aux reflets de la verrière qui ne livre au temple qu’une lumière douteuse, on aime à retrouver la présence continuelle du sanctuaire, on se plaît à se voir enfermé dans cette basilique sans issue : un défaut peut-être, une disposition rendue nécessaire par l’inclinaison du terrain, semblent devenir ainsi un calcul de l’art, une combinaison pieuse.

Les chapelles[1] de la nef latérale gauche, dont l'ornementation rappelle les XVe siècle et XVIe siècle, n'offrent pas, sans doute, l'exemple d'un caractère architectonique savant et pur; cependant elles ne sont ni sans élégance ni sans richesse[2].

Celle de la Vierge, dont la voûte est ornée de

  1. Ces chapelles ont été richement restaurées en 1859 par les soins de Son Em. Mgr le Cardinal Mathieu, dont on ne peut trop louer le zèle pour l'entretien et l'embellissement de sa cathédrale.
  2. Entre la chapelle Saint-Denis et la porte de sortie sur la place du Palais, les archéologues ne remarqueront pas sans un vif intérêt la manière dont le parement du soubassement des murs est construit. Aux endroits où les enduits sont détruits, on reconnaît de suite la