Page:Guérin - Le Semeur de cendres, 1901.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ô poète ! peseur de mots, orfèvre vain,
Ton vieil orgueil d’esprit succombe au mal divin !
Tu rejettes ton dur manteau de pierreries,
Et déchirant ton sein de tes ongles, tu cries
Ton immense fureur d’aimer et d’être aimé.

Et jusqu’à l’aube, auprès d’un flambeau consumé,
Et promenant ta main incertaine et glacée
À travers les outils qui servaient ta pensée,
Dans le silence noir et nu, pauvre homme amer,
Tu pleures sur ton cœur stérile et sur ta chair.